La préparation physique du cheval va dépendre de la randonnée prévue. Le nombre d’heures de marche par jour et le dénivelé sont des critères déterminants.
Un cheval qui travaille régulièrement pourra partir facilement en randonnée trois jours avec un peu de dénivelé et 4 à 5 heures de marche par jour. Il pourra même faire un peu de trot et de galop s’il dispose d’un bon cardio. En revanche, s’il s’agit d’une randonnée plus physique, avec 7 à 10h de marche prévue chaque jour, il est important de préparer le cheval. Cela peut être, par exemple, en faisant des balades de plus en plus longues et en ajoutant progressivement du poids grâce aux sacoches.
Le poids est un élément important et trop souvent sous-estimé lorsqu’on travaille avec nos chevaux. Pourtant il peut vraiment changer la donne lorsqu’on cherche à muscler notre équidé. Que ça soit pour une longe ou une balade, le fait de lester la selle ou d’ajouter des bouteilles d’eau peut vraiment faire la différence.
Il y a plusieurs acquis nécessaires lorsqu’on part en randonnée à cheval. Partir en groupe est moins fatiguant mentalement pour les chevaux. Ils peuvent se reposer les uns sur les autres. Si tu pars en solo, il est important d’avoir noué une relation de confiance avec ta monture.
Ensuite, il faut que ton cheval puisse sortir sereinement en extérieur. C’est d’autant plus important si tu pars en solo ! Un cheval qui, au bout d’une heure de balade, stresse, se dépêche et se précipite, n’est pas prêt pour ce genre d’expérience. Il va transpirer, monter en pression et rapidement perdre des kilos ce qui peut être dangereux pour sa santé physique et mentale. Il va être très fatigué à la fin de la journée, il peut faire un coup de sang.
D’ailleurs, ton cheval doit être capable de se poser lors de pause pour récupérer, sans quoi il ne pourra jamais tenir toute la journée. Il doit également être capable de redescendre en pression, pour éviter l’effet d’accumulation (tu sais, c’est cet effet qui fait que ton cheval « qui n’a peur de rien », se fait une grosse frayeur à cause d’une chose qui, d’habitude, ne lui fait pas peur) et les risques d’accidents. Cela signifie que tu dois toi-même être capable de gérer tes émotions ! On a vite fait de transmettre notre stress à nos chevaux et dans certaines circonstances. Cela peut réellement devenir dangereux, surtout lorsqu’on part seul durant plusieurs jours. Il faut savoir rester calme et être capable de réfléchir et de garder ton sang froid dans les situations compliquées, par exemple si ton cheval se coince le pied dans un trou. Tu dois être capable d’analyser la situation pour trouver la solution la plus logique, chose impossible lorsqu’on panique.
Tu peux travailler tout ça en carrière ou en extérieur. Tant ta propre gestion de tes émotions, que celles de ton cheval. Tu peux le désensibiliser à beaucoup de choses ! Et même si tu ne peux pas tout prévoir, vous aurez au moins appris tous les deux comment gérer mentalement face à quelque chose qui fait peur. Cela évitera que ton cheval brûle toute son énergie en randonnée à cause de l’accumulation de choses regardantes.
Cependant, ton cheval n’a pas besoin d’avoir tout vu pour partir en randonnée. Il y a toujours quelque chose qu’il ne connaîtra pas : une rivière avec un abord différent de celle à côté des écuries, un pont plus étroit, etc. Ce n’est pas grave si, durant votre périple, il faut prendre un peu de temps pour passer telle ou telle difficulté. Ca fait partie de cette discipline ! D’où l’importance de travailler en amont sur la gestion de ces situations pour savoir comment les aborder. C’est la relation de confiance que vous aurez noué avec votre cheval avant la randonnée qui vous permettra de franchir les difficultés que vous rencontrerez. Car vous saurez l’écouter et le convaincre de vous suivre.
Le montoir est un acquis important lors de randonnées équestres. Il faut que ton cheval puisse « venir se garer » et rester immobile quand tu montes quel que soit l’endroit. Cela te permettra de monter et de descendre en toute situation, n’importe où, n’importe comment et n’importe quand. Il s’agit de ta sécurité ! Personnellement, je travaille le montoir en sortant à pied avec mes juments. Je fais le tour de mon village et m’arrête dès qu’il y a un endroit que je peux utiliser comme montoir. Je grimpe par la gauche, par la droite, je demande à mon cheval de rester immobile, je fais des gratouilles et je descends. C’est important de travailler le montoir dans différents cadres.
Lorsque le cavalier est à pied, il est indispensable que le cheval sache être mené et comprenne la notion « d’espace personnel ». C’est une question de sécurité (en particulier pour tes orteils). Il y a de nombreux moments où ton cheval devra marcher derrière toi, sur un chemin étroit, par exemple. Sur des chemins très pentus, il aura vite fait de te bousculer s’il n’est pas éduqué. Un accident peut vite arriver dans ces genres situations.
Pour le cavalier, il faut être polyvalent : savoir lire une carte, se repérer dans l’espace, mais aussi remettre un fer, surtout lorsqu’on part seul !
Lors d’une randonnée équestre, le plus difficile est souvent de trouver un logement pour le cheval qui soit à proximité du tracé. Certaines écuries proposent le logement pour le cheval et le cavalier, ce qui est très intéressant, mais difficile à trouver. Quand on te disait qu’il fallait être débrouillarde pour partir en rando plusieurs jours ! Certaines structures sont labellisées « Cheval-Etape », c’est le cas des écuries de Marie. Celles-ci te proposent un hébergement pour toi et ton cheval, ainsi que des engagements de qualité.
S’il n’y en a pas sur ta randonnée, il faut contacter les écuries par téléphone. C’est généralement plus simple, car même si elles ne proposent pas l’hébergement d’une nuit ou de plusieurs jours sur leur site, ils peuvent parfois le faire. Tu peux trouver quelques infos auprès du comité régional de tourisme équestre. Le plus intéressant est souvent de se renseigner sur les groupes Facebook du coin. Tu trouveras peut-être un pré à louer le temps de ta randonnée. Tu pourras également avoir des informations sur les parcours que tu vas emprunter.
Si tu décides de faire une randonnée de plusieurs jours en étoile, il te suffira de trouver un seul lieu d’hébergement pour ton cheval. En revanche si tu décides de suivre un tracé continu et de faire de l’itinérance il faudra trouver plusieurs lieux pour vous accueillir. Finalement trouver un logement pour les humains est bien plus simple. Il faut donc que l’hébergement de ton cheval soit ta priorité lorsque tu t’organises. Choisis un endroit bien sécurisé pour accueillir ton cheval. Évite les endroits où il sera mis dans un troupeau le temps d’une nuit. Privilégie les paddocks individuels si tu pars seule ou un pré avec ses copains de rando s’ils se connaissent bien.
Ce n’est pas toujours simple de déterminer le parcours à emprunter pour faire une randonnée équestre. Tu peux te renseigner auprès des écuries locales ou sur les groupes Facebook, mais ce n’est pas toujours facile.
L’astuce de Marie est de regarder les tracés dédiés aux VTT. Généralement, les sentiers autorisés aux VTT ne sont pas interdits aux chevaux, et si un vélo passe, un cheval aussi. Parce que oui ! Quand on organise une randonnée équestre on ne fait pas toujours le parcours à pied avant pour repérer « si ça passe ». Donc les applications dédiées aux VTT peuvent te donner de bonnes indications.
C’est pourquoi il est toujours intéressant d’avoir une carte IGN avec les dénivelés également. Tu pourras non seulement préparer ton tracé, mais aussi trouver un autre chemin si le sentier que tu avais prévu n’est pas praticable. Prends toujours une carte ! Même si tu as un GPS. Si ta batterie est à plat ou que ton GPS ne fonctionne plus, au moins tu ne seras jamais perdue. De plus, une carte t’offre une vue d’ensemble.
J’ajouterai ma petite astuce : si tu prévois une randonnée en forêt, vérifie quand ont été postés les parcours sur les applications. Pour vivre au cœur du Parc national de forêts, je peux te dire que les chemins sont peu entretenus et ont vite fait de se refermer ! Privilégie des traces qui ont moins de deux ans si elles ne passent pas par des grands sentiers de randonnées.
Tu as envie de découvrir quel est le matériel nécessaire pour partir en randonnée avec ton cheval ? Découvre-le dans cet article
Et on dit merci à Marie du Haras de Cresme, co-auteure, pour toutes ces astuces grâce auxquelles tu sais maintenant comment t’organiser pour partir en randonnée plusieurs jours avec ton cheval.